Culture : FESTIRAS 2025, quand un rêve de festival tourne au fiasco à Kinshasa

Annoncé comme un grand rendez-vous du rap et du slam africain, le FESTIRAS 2025 devait écrire une nouvelle page culturele en RDC. Mais à Kinshasa, l’événement tant attendu s’est effondré avant même de décoller. Entre ambitions mal maîtrisées, improvisations et Communication chaotique, le festival a accumulé les erreurs jusqu’à devenir un cas d’école d’échec organisationnel.
Voici donc quelques raisons ayant fait l’objet d’un échec inattendu :
1. Des initiateurs débrouillards mais peu professionnels
Le projet a séduit sur le papier, mais derrière les belles promesses se cachait un bricolage organisationnel. Engagements non tenus, logistique fragile, encadrement des artistes inexistant, la rigueur professionnelle a cruellement manqué.
2. Une équipe inexistante ou étouffée
Au lieu d’un staff autonome et responsabilisé, l’initiateur a centralisé toutes les décisions. Résultat : lenteurs, flou dans la répartition des tâches et blocages permanents. Un festival ne peut reposer sur une seule personne.
3. La dépendance totale aux partenaires
Tout le budget reposait sur des promesses externes. Sans fonds propres sécurisés, chaque retard ou désistement de partenaires a paralysé l’organisation.
4. Une communication défaillante
Ni plan clair, ni porte-parole, ni transparence face aux imprévus, le silence a laissé place aux rumeurs. Même les artistes ignoraient le programme exact. Dans l’événementiel, le vide communicationnel est synonyme de chaos.
5. Miser sur un soutien gouvernemental hypothétique
Espérer un appui politique non formalisé fut une erreur fatale. Aucun parrainage officiel n’a porté le projet.
6. Sous-estimer Kinshasa
Transposer un festival de Bukavu à la capitale sans adapter la logistique ni comprendre ses réalités locales a été un pari perdu. Kinshasa est un terrain exigeant, qui ne pardonne pas l’amateurisme.
7. Une programmation confuse
Pas de planning précis, pas d’horaires confirmés, pas de communication claire, le public a été laissé dans le flou total.
8. Trop miser sur l’international
En comptant surtout sur des têtes d’affiche étrangères, les organisateurs ont délaissé la scène locale. Les forfaits de Medine, Alesh et Sista Becky ont laissé un vide impossible à combler.
9. Les détails négligés
Hébergement, restauration, sécurité, sonorisation, accès au site, autant d’éléments clés mal gérés, qui ont terni l’expérience des artistes comme du public.
10. La mentalité du “on va gérer à la fin”
Un festival se prépare des mois à l’avance. Or, le podium n’était pas prêt le jour J. L’improvisation de dernière minute a transformé l’événement en fiasco.
Un festival qui restera une leçon

Le FESTIRAS 2025 restera dans les mémoires, non pas comme une réussite culturelle, mais comme un avertissement, un projet, aussi ambitieux soit-il, ne survit pas à l’amateurisme. Entre centralisation excessive, promesses non tenues et communication défaillante, l’événement a montré que la passion ne remplace pas le professionnalisme.
Kinshasa, capitale culturelle exigeante, a rappelé une vérité simple : un grand festival ne s’improvise pas.